Lettre à Lou

Scénario & Réalisation par Luc Boland

Production par Les Gens (Stromboli Pictures), RTL-TVI, Communauté française de Belgique, CBA

Lou est né aveugle, d'un papa cinéaste. C'est dire le bouleversement et la remise en question qui ont suivi sa venue.

Avoir un enfant aveugle, c'est devoir embrasser la différence de l'autre ; c'est devoir oublier la logique des voyants pour celle d'un monde où il faut tout réapprendre. Plus qu'avec n'importe quel autre enfant et étant donné l'absence de toute information visuelle, il faut patiemment assembler une pièce après l'autre, s'accrocher à un acquis pour aborder le suivant, et expliquer, réexpliquer sans relâche l'évidence qui ne l'est plus : qu'est ce que le ciel, un soleil, la mer, la pluie, une automobile, les jours et le temps qui passe (...).

Lou est donc un défi dont on n'imagine pas toujours les incidences et implications au quotidien, d'autant qu'il a développé toutes les caractéristiques qu'éprouvent certains aveugles de naissance : le "blindisme" et le "verbalisme" qui sont des comportements autistiques.

C'est donc un combat au quotidien pour le sortir de sa bulle et lui donner l'envie d'embrasser le monde. Un combat aussi contre le fatalisme et le découragement, contre le pessimisme ou l'aveu d'incompétence de personnes spécialisées dans ce genre d'handicap. Avec Lou, il n'y a ni bible, ni mode d'emploi.

C'est donc ce cheminement et ce combat amical qu'invite à suivre ce documentaire, avec en filigrane, les questionnements, les doutes et les réflexions qu'une telle expérience de vie amène.

Au-delà de l'apprentissage de la vie à un enfant différent, c'est finalement le rôle de parents, de "passeur" que tentera de raconter ce film. En cela, il est universel.